mercredi 30 janvier 2008




samedi 19 janvier 2008




samedi 12 janvier 2008



jeudi 10 janvier 2008




mercredi 9 janvier 2008



vendredi 4 janvier 2008

2007, l'année de l'adaptation



Le mouvement de fond caractérisque de l’année qui vient de s’écouler tient en un mot : adaptation. Adaptation littéraire, cinématographique, télévisuelle, médiatique, adaptation financière, adaptation aux lois du marché, au goût du public... tout est bon dans l’adaptation, surtout quand on sait compter ! A ce propos, reportez-vous au rapport 2006 qui est en tout point adaptable au présent compte-rendu. Il n’y a qu’à ajouter quelques “plus”. On peut même dire que la bande dessinée s’était adaptée en avance à la nouvelle donne politique menée par notre nouveau président adoré. Publier plus pour pilonner plus, c’est la règle d’or qui gouverne tout le secteur depuis l’équivalent de presque deux quinquénats !

1) Adaptation aux plus gros tirages
En 2007, la bande dessinée a continué son chemin vers la progression et l’augmentation, comme les années précédentes. Le plus est la valeur montante de la bande dessinée d’aujourd’hui, et assure une bonne reconnaissance du medium, plus encore que tous les palmarès ou les débats élitistes des spécialistes. Pour faire un vrai palmarès, incontestable et significatif, il suffit de l’adapter aux plus gros tirages. Voici donc les sélectionnés pour le prix “Plus” du meilleur leader du marché 2007 :
- les 2 derniers albums de “XIII” de Van Hamme, l’un avec Giraud, l’autre avec Vance (550 000 ex. chacun)
- “Largo Winch” de Van Hamme et Francq (455 000 ex.)
- “Le petit Spirou” de Tome et Janry (415 000 ex.)
- “Astérix et ses amis” collectif hommage à Uderzo (400 000 ex.)
- “Kid Paddle” de Midam (380 000 ex.)
- “Boule et Bill” de Verron (350 000 ex.)
- “Le Chat” de Geluck (320 000 ex.)
- “Lanfeust des étoiles” d’Arleston et Tarquin (300 000 ex.)
- “Thorgal” de Sente et Rosinski (250 000 ex.)
- “Quatre ?” de Bilal (240 000 ex.).
Ce classement des plus gros tirages a été établi par mon confrère et presqu’homonyme Gilles Ratier dans son rapport 2007, et il démontre le caractère irréfutable des prix “Plus”. Ils sont fondés sur un critère objectif qui évite au jury de délibérer dans l’approximation. Il n’est même pas besoin de lire la sélection pour en choisir le lauréat, car le vainqueur, si l’on applique l’implacable logique des chiffres, est déjà premier.

2) Adaptation à tous les contenus culturels
La bande dessinée pratique de plus en plus l’adaptation. Elle adapte les œuvres littéraires. Elle adapte des chansons. Elle s’adapte au cinéma. Elle s’adapte à la télévision. Elle s’adapte aux jeux video et à tous les nouveaux médias. Elle adapte même des causes humanitaires. Enfin, et surtout, elle s’adapte elle-même constamment par le plagiat, la contrefaçon et la récupération joyeuse, divertissante et pasteurisée. Par là même, elle cherche à s’adapter au goût du public, ce qui est le but ultime, vous en conviendrez.

3) Adaptation à la loi du marché
Désormais, on ne dit plus “éditeur” mais “opérateur”. Enfin, seulement pour ceux qui publient (pardon : produisent) beaucoup et donc m’obligent à faire plein d’opérations arithmétiques. Les autres, ceux qui publient peu (ouh la honte), nous les nommerons dorénavant “petits trucs”. Pareil pour les livres qui vendent beaucoup : on les appelait “séries” (j’aimais bien), maintenant il faut dire “marque”, c’est plus dans la tendance du marché. On peut étendre ce concept aux auteurs, puisque certains d’entre eux sont plus connus que ce qu’ils publient ! Ainsi, il y a les marques Mœbius, Bilal, Tardi qui marchent très fort en magasin.

4) Adaptation aux niches
On remarque aussi que de nombreux opérateurs s’adaptent aux niches. Il n’y a pas de petit profit et la niche est un petit placement sans risque que l’on peut faire grossir après l’avoir bien pénétrée. De plus, pénétrer une niche est très agréable, et médiatiquement valorisant, surtout pour les vieux opérateurs.

5) Adaptation des auteurs morts
En 2007, des auteurs sont morts. Hélas, trois fois hélas, malgré la bonne santé du secteur, quelques vieux créateurs nous ont quitté. Pourquoi ont-ils fait cela alors que tout allait si bien ? Heureusement, ils seront bien punis car face à la vitalité du marché et au taux de rotation accélérée des livres d’auteurs vivants, les quelques rééditions de livres d’auteurs morts passeront inaperçues.

6) Adaptation des auteurs vivants
Quelques créateurs réussissent à vivre de la bande dessinée, même s’ils ne sont pas des marques. Au milieu de cette bataille de titans, et de ce déluge de profits astronomiques, certains auteurs réussissent à gagner un peu. On ne peut que s’en réjouir. C’est incroyable de voir que ces humains, moins armés financièrement, ne possédant ni portefeuille d’actions, ni comptable professionnel, ni chiffre d’affaire annuel, réussissent à grapiller parfois quelques revenus de leur petite activité solitaire, et ceci MALGRÉ LA BONNE SANTÉ DU SECTEUR !

C’est une source d’optimisme pour les années à venir et pour mes prochains rapports annuels..


Gilles Ratelier,
de plus en plus en plus
secrétaire de l’ACBDBDBD






jeudi 3 janvier 2008

Bonne année, bonne BD