dimanche 4 mai 2014

Mirage sur théorie

Comment faire d’une non-discipline son exact contraire ? Peut-être en superposant ce pour quoi elle est ordonnée. Il s’agira alors de signifier moins l’agencement que le moyen de s’y définir, s’y assimiler et diriger l’étendue systémique d’une idiosyncrasie qui sera toujours englobante.
Ainsi posée, cette non-discipline devient une équation où les invariants vont réduire, échantillonner, quadriller ce qui les confond, ériger leur frontière au monde. L'art, l'idée, deviennent langue et réalité. Le vif de la signification est l'herméneutique soumise à des icônes sans décodage, sans catégories esthétiques et déterminations isolables. Le haut système des parasites plus trajets qu’introjections s’affirme comme une opportunité d'apparaître. Des trois opérations distinctives, on passe à deux : celle ici suspendue, devenue idéation ; l’autre, toute à l’action d’un système iconographique suffisamment éclairant pour tricoter une sixaine de théoriciens.
Comment définir leurs substances ? Peut-être par une mise à l'écart, une zone d'impensé, et sa subjectivation, ses cellules et sa temporalité, bref, une vie composée sur des champs où l’on saisit l'image pour se ranger, s’établir, faire société ; où l’on devient aussi la causalité, la potentialité, la fonction d’une anthropologie commune se dévoilant en un processus non verbal ou non linéaire. Étrange confrérie, étrange prolepse, étrange assertion, peut être une étrange auscultation ? Pas plus étrange pourtant que d’autres imposés depuis longtemps et aujourd’hui devenus ontologiques. Et puis, dans cette «spatiotopie» sans relation au monde, pourquoi chercher ces paradigmes paralogiques ou hypnotiques, comment savoir d’où l’on est aveuglé ?

Hybridation informelle entre deux textes de Du9 : Polka sur l'autoroute et En attente d’une théorie, mirages

5 commentaires:

Li-An a dit…

Je me demandais pourquoi je ne fréquentais pas du9...
Je viens juste de finir une bio de Degas qui dit qu'il n'y a pas pire que les critiques d'Art (je me demande comment les critiques qui travaillent sur son oeuvre assument ce paradoxe). Un tableau n'a pas besoin de discours - et une BD non plus.

SydN a dit…

c'est juste magique

Anonyme a dit…

Li-An vous êtes un vilain menteur, j'ai vu un de vos commentaires sur un entretien avec Roosevelt !

Du9 faut trier, y a de la prose incompréhensible pleine de concepts mal maîtrisée, il y a des auteurs qui parlent certes de manière complexe mais a bon escient, il y a aussi de très bons textes très simple d'approche. Faut lire, tester, on finit par savoir rien qu'au nom des auteurs.

Jean-Paul Jennequin a dit…

C'est beau comme un poème. Il faudrait le lire à haute voix.

GROSPATAPOUF a dit…

Oui, c'est de la critique pure, détachée de son objet.