ça a le mérite de poser une aspect encore pas vraiment abordé (un peu normal, l'émotion domine encore...) et qui est le suivant : Pourquoi demander un résultat "luxe" et "parfait" à une collection dont la ligne éditoriale se positionne principalement sur une question de prix (96 pages et + à moins de 10 euros). C'est un parti-pris éditorial qui n'est pas critiquable en soi d'ailleurs mais qui nécessite de faire des économies dans le fonctionnement et la fabrication. On ne demandait pas aux pockets des années 60/70 d'être de haute qualité. C'était juste une histoire de prix : pleins de pages pour quelques francs. Là c'est un peu pareil. Si les lecteurs veulent de la qualité technique au niveau du livre, il faut accepter de payer ce que ça vaut. Que Kstr se plante et traîne des pieds pour retirer l'ouvrage de la vente participe exactement du même principe. Que la tendance "max de buzz + pas cher pour vendre beaucoup et rapidement" correspond bien aux turn-over infernaux de la sur-production. Que les "consommateurs" consomment si ça leurs chantent mais qu'ils nous foutent la paix. On ne peut-être que désolé pour les auteurs qui ont compris ce système avec un peu trop de légèreté. La qualité "indé" ne se négocie pas au prix du papier.
Ca y est, le comix pouf devient sérieux. Il fallait s'y attendre, la tentation était forte d'un jour basculer de l'impertinence à la pertinence. C'est dommage car pour rigoler maintenant, on va aller où ? Hein ?
Personnellement je trouve cette réponse très drôle au contraire! :)
Je signale juste une chose au passage, c'est qu'évidemment les auteurs qui ont signé chez KSTR ne savaient pas encore ce qu'allaient devenir précisément cette collection qui n'existait pas encore. Tout ce qu'on savait c'était la volonté de mettre en avant le travail de l'auteur. Pour la plupart nous avons signé un contrat dans une nouvelle collection des éditions Casterman sans savoir exactement ce qu'impliquait tout l'aspect Wock'n'Woll qui allait suivre. Ah et puis sinon, nous n'accusons officiellement que la volonté de Casterman de laisser vendre un album manifestement dénaturé malgré notre opposition. Ca nous semble un peu plus grave que le mauvais tirage ou la qualité du papier que nous n'avons même pas pris la peine d'évoquer tellement ça saute aux yeux.
Je ne m'attendais pas à ce que vous répondiez à ces considérations anti-professionnelles, alors merci d'y prêter attention. Contrairement à ce que Gary Cooper a l'air de penser (mais j'ai un énorme respect pous ses interventions) NOUS SOMMES TOUJOURS SÉRIEUX. Peut-être un peu moins léger cette fois-ci. En tout état de cause, une chose a tendance à m'exaspérer, c'est que les auteurs sont toujours présentés comme les pauvres victimes d'un système marchand odieux et cynique. Ce n'est pas exactement cela : ils y prennent leur part, ça fait partie du jeu, et signer chez KSTR c'était obligatoirement s'exposer à ce genre de déconvenue. Et si la collection KSTR n'existait pas au moment où vous avez signé, il n'y avait pas besoin d'être médium pour deviner ce que cela allait devenir : la pub circulait sur internet depuis juillet 2006 (site, blog...). On peut difficilement lancer une collection cheap et visant un nouveau public (comprenez jeunes adeptes des mangas) sans faire quelques concessions sur le versant "auteur" et exigence d'auteur. Et ça, cela n'a jamais été clairement dit, et c'est dommage. Au contraire, on veut nous persuader que KSTR respecte et met en avant la vision des auteurs, et là, c'est trop. On ne peut jouer ainsi tout le temps sur les deux tableaux. Si vous voulez que votre travail soit respecté, proposez vos projets à L'asso, Ego, Six Pieds, Atrabile etc... Ca paye moins, mais peut-être que dans trois mois, voire trois ans, quelques bons libraires auront votre abum en rayon et en parleront avec chaleur.
Pour l'instant, on a plutôt l'inverse : le ratage devient un argument commercial : par la publicité faite autour de l'accident (et vous participez à cette publicité avec beaucoup d'énergie, bravo !), et par la marchandisation du produit raté (argument du collector). Je ne mets pas en cause votre bonne foi, mais je me dis quand même : attention, le cynisme guette.
Ce que j'aime chez Comix, c'est qu'ils ont tellement de respect pour la BD qu'ils sont capables de se moquer d'elle. Merci Comix (là, je ferai bien un jeu de mot foireux mais je crois que j'ai suffisamment donné comme ça).
Juillet? Personnellement j'ai été contacté par cet éditeur en Mai 2006. Il n'y avait pas de site internet. Juste un objectif: la liberté de l'auteur. Enfin bien entendu, ce n'est qu'un détail...mais l'idée de la responsabilité du choix des auteurs est intéressante. Vraiment.
Pareil que le dernier post d'Obion, avril 2006 même... Mais bon je ne me plaint pas pour l'instant, mon album n'est pas sorti et donc pas encore raté. Je déplore l'incident arrivé à mon copain, je lui ai exprimé en privé ce que je pensais de l'histoire. Ceci dit, je ne me plaindrait pas de la qualité de mon bouquin, c'est une impression moyenne mais correcte (cf sheytan, angle mort) et oui j'ai besoin d'argent parce que je n'ai pas de travail à côté. Cela ne m'empêche pas de faire mon travail honnêtement et de bosser aussi avec des gentils indés quand j'en ai l'occasion.
Les indés sont pas tous gentils. il y a aussi des coups de couteaux dans le dos. C'est ce qu'on appelle la mondialisation.
bon, le refrain "je n'ai pas de travail à côté j'ai besoin de sous" est discutable. discutons-en. 8000ex. c'est beaucoup! maintenant, faut-il refaire la même quantité? ou plus à cause du coup de projecteur...et du futur donjon? ou moins parce que 2 semaines plus tard, il sera enseveli sous des tonnes de nouveautés? sacré dilemne.
Pas d'accord avec joso, un jeune auteur qui veut vivre de son dessin et qui refuserait un contrat casterman serait vraiment un gros snob ! Ceux qui critiquent cette décision ne sont surement pas au chomage. Que KSTR ait mal bossé, c'est un fait établi, mais la responsabilité n'en incombe pas aux auteurs. Il n'y a aucune honte à publier des livres "cheap". certaines de mes meilleures lectures sont des mangas ou des comics : ce n'est pas imprimé sur du paier ivoire 170 gr et c'est pourtant des putains de bons livres, et pas chers...
11 commentaires:
aïe! c'est que ça fait mal d'entendre la Vérité brute.
Les hauteurs disposent des dessins de solidarité* sur leur blog. Je doute que le vôtre passe la rampe.
Je vais aller y voir, tiens.
*on peut se solidariser pour tout maintenant, tant que ça ne coûte rien.
ça a le mérite de poser une aspect encore pas vraiment abordé (un peu normal, l'émotion domine encore...) et qui est le suivant : Pourquoi demander un résultat "luxe" et "parfait" à une collection dont la ligne éditoriale se positionne principalement sur une question de prix (96 pages et + à moins de 10 euros). C'est un parti-pris éditorial qui n'est pas critiquable en soi d'ailleurs mais qui nécessite de faire des économies dans le fonctionnement et la fabrication. On ne demandait pas aux pockets des années 60/70 d'être de haute qualité. C'était juste une histoire de prix : pleins de pages pour quelques francs. Là c'est un peu pareil. Si les lecteurs veulent de la qualité technique au niveau du livre, il faut accepter de payer ce que ça vaut. Que Kstr se plante et traîne des pieds pour retirer l'ouvrage de la vente participe exactement du même principe. Que la tendance "max de buzz + pas cher pour vendre beaucoup et rapidement" correspond bien aux turn-over infernaux de la sur-production. Que les "consommateurs" consomment si ça leurs chantent mais qu'ils nous foutent la paix. On ne peut-être que désolé pour les auteurs qui ont compris ce système avec un peu trop de légèreté. La qualité "indé" ne se négocie pas au prix du papier.
Ca y est, le comix pouf devient sérieux. Il fallait s'y attendre, la tentation était forte d'un jour basculer de l'impertinence à la pertinence.
C'est dommage car pour rigoler maintenant, on va aller où ? Hein ?
Personnellement je trouve cette réponse très drôle au contraire! :)
Je signale juste une chose au passage, c'est qu'évidemment les auteurs qui ont signé chez KSTR ne savaient pas encore ce qu'allaient devenir précisément cette collection qui n'existait pas encore. Tout ce qu'on savait c'était la volonté de mettre en avant le travail de l'auteur.
Pour la plupart nous avons signé un contrat dans une nouvelle collection des éditions Casterman sans savoir exactement ce qu'impliquait tout l'aspect Wock'n'Woll qui allait suivre.
Ah et puis sinon, nous n'accusons officiellement que la volonté de Casterman de laisser vendre un album manifestement dénaturé malgré notre opposition. Ca nous semble un peu plus grave que le mauvais tirage ou la qualité du papier que nous n'avons même pas pris la peine d'évoquer tellement ça saute aux yeux.
Monsieur Obion,
Je ne m'attendais pas à ce que vous répondiez à ces considérations anti-professionnelles, alors merci d'y prêter attention. Contrairement à ce que Gary Cooper a l'air de penser (mais j'ai un énorme respect pous ses interventions) NOUS SOMMES TOUJOURS SÉRIEUX. Peut-être un peu moins léger cette fois-ci. En tout état de cause, une chose a tendance à m'exaspérer, c'est que les auteurs sont toujours présentés comme les pauvres victimes d'un système marchand odieux et cynique. Ce n'est pas exactement cela : ils y prennent leur part, ça fait partie du jeu, et signer chez KSTR c'était obligatoirement s'exposer à ce genre de déconvenue. Et si la collection KSTR n'existait pas au moment où vous avez signé, il n'y avait pas besoin d'être médium pour deviner ce que cela allait devenir : la pub circulait sur internet depuis juillet 2006 (site, blog...). On peut difficilement lancer une collection cheap et visant un nouveau public (comprenez jeunes adeptes des mangas) sans faire quelques concessions sur le versant "auteur" et exigence d'auteur. Et ça, cela n'a jamais été clairement dit, et c'est dommage. Au contraire, on veut nous persuader que KSTR respecte et met en avant la vision des auteurs, et là, c'est trop. On ne peut jouer ainsi tout le temps sur les deux tableaux. Si vous voulez que votre travail soit respecté, proposez vos projets à L'asso, Ego, Six Pieds, Atrabile etc... Ca paye moins, mais peut-être que dans trois mois, voire trois ans, quelques bons libraires auront votre abum en rayon et en parleront avec chaleur.
Pour l'instant, on a plutôt l'inverse : le ratage devient un argument commercial : par la publicité faite autour de l'accident (et vous participez à cette publicité avec beaucoup d'énergie, bravo !), et par la marchandisation du produit raté (argument du collector). Je ne mets pas en cause votre bonne foi, mais je me dis quand même : attention, le cynisme guette.
Ce que j'aime chez Comix, c'est qu'ils ont tellement de respect pour la BD qu'ils sont capables de se moquer d'elle. Merci Comix (là, je ferai bien un jeu de mot foireux mais je crois que j'ai suffisamment donné comme ça).
Juillet? Personnellement j'ai été contacté par cet éditeur en Mai 2006. Il n'y avait pas de site internet. Juste un objectif: la liberté de l'auteur. Enfin bien entendu, ce n'est qu'un détail...mais l'idée de la responsabilité du choix des auteurs est intéressante. Vraiment.
Pareil que le dernier post d'Obion, avril 2006 même... Mais bon je ne me plaint pas pour l'instant, mon album n'est pas sorti et donc pas encore raté. Je déplore l'incident arrivé à mon copain, je lui ai exprimé en privé ce que je pensais de l'histoire. Ceci dit, je ne me plaindrait pas de la qualité de mon bouquin, c'est une impression moyenne mais correcte (cf sheytan, angle mort) et oui j'ai besoin d'argent parce que je n'ai pas de travail à côté. Cela ne m'empêche pas de faire mon travail honnêtement et de bosser aussi avec des gentils indés quand j'en ai l'occasion.
Les indés sont pas tous gentils. il y a aussi des coups de couteaux dans le dos. C'est ce qu'on appelle la mondialisation.
bon, le refrain "je n'ai pas de travail à côté j'ai besoin de sous"
est discutable.
discutons-en.
8000ex. c'est beaucoup! maintenant, faut-il refaire la même quantité? ou plus à cause du coup de projecteur...et du futur donjon?
ou moins parce que 2 semaines plus tard, il sera enseveli sous des tonnes de nouveautés?
sacré dilemne.
Pas d'accord avec joso, un jeune auteur qui veut vivre de son dessin et qui refuserait un contrat casterman serait vraiment un gros snob !
Ceux qui critiquent cette décision ne sont surement pas au chomage.
Que KSTR ait mal bossé, c'est un fait établi, mais la responsabilité n'en incombe pas aux auteurs. Il n'y a aucune honte à publier des livres "cheap". certaines de mes meilleures lectures sont des mangas ou des comics : ce n'est pas imprimé sur du paier ivoire 170 gr et c'est pourtant des putains de bons livres, et pas chers...
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